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Laurent Kapelski, pour le jour où vous direz OUI !!!!

C’est à Paris, à deux pas de l’Opéra Garnier, que le talentueux créateur de robes de mariée reçoit ses clientes. Il travaille seul et se définit comme un architecte du vêtement, un sculpteur qui aime partager sa vision de l’esthétique. C’est dans un réel échange entre le couturier et la future mariée que naît des projets uniques. “Quelle image d’elle la mariée veut-elle donner le jour J ?”, voilà la question qui intéresse Laurent Kapelski qui pousse chaque cliente à formuler ses désirs intimes et ses rêves secrets. Qu’elle veuille être sexy, glamour, chic ou encore extravagante, le créateur saura la sublimer en réalisant un modèle unique, sur-mesure, dessiné, conçu et créé uniquement pour elle. Quand il reçoit les futures mariées en tête à tête, il décortique leurs envies, s’attache à la morphologie de chacune et parvient à imaginer LA robe du « grand jour ».



Il cherche à imaginer pour vous la robe à laquelle vous n’aviez pas pensé, mais qui vous ressemble absolument. Il expérimente des effets de matières, innove dans les coupes et bouscule avec équilibre les codes établis. Corset design, mille feuilles d’organza, papier brodé ou dentelles compressées, ornent robe de fée, simple fourreau ou tailleur déstructuré. Le créateur de robes de mariée n’a peur de rien, sauf de l’absence d’émotion! Pour la réalisation de ses robes d’exception, il veille à adopter une couture éthique et responsable. C’est ainsi qu’il réalise lui même l’intégralité de ses robes et que, de manière ponctuelle, il fait bien sûre appel à des artisans français (plumassiers, brodeurs, paruriers). Ses fournisseurs sont à 90% français, et la quasi totalité des matières utilisées sont d’origines naturelles. Rencontre…




comment en êtes-vous venu à vous spécialiser dans la robe de mariée? Lors de ma première année à ESMOD Roubaix j’ai effectué un stage chez un créateur lillois qui réalisait des pièces uniques sur mesure. Le déclic était là, non pas forcément par la robe de mariée en elle même, mais par la liberté dont il jouissait. Il y a bien-sur une contrepartie, une quantité de travail plus qu ‘énorme qu’il faut accepter, mais la liberté de faire ce que l’on veut, mener sa propre vision, construire un projet personnel et ne dépendre de personne voilà mes premières motivations. Ensuite en analysant et en étant plus pragmatique, la robe de mariée est dans la vie de la majorité des femmes (en tout cas en France) le seul moment où elles vont se permettre quelque chose de créatif avec un budget conséquent. Les femmes françaises ont moins la culture de la robe de cocktail ou de la robe du soir par rapport à certains pays asiatiques ou anglo-saxons. Je mesure souvent ces différences…



votre parcours ? Après deux années à Esmod Roubaix j’ai intègré Esmod Paris en spécialisation Nouvelle Couture. J’ai arrêté la formation de styliste après 1 mois de cours pour ne poursuivre qu ‘avec la partie modélisme. Entre temps j’ai réalisé des stages dans la grande diffusion ( La Halle aux Vêtements ), un très très court stage dans le bureau de style Carlin International , un stage de 2 mois chez Anne Willi créatrice de PAP parisienne et 3 semaines chez Eymeric François.



Quand avez-vous monté votre société, votre expérience de créateur d’entreprise? Mon projet était déjà en tête depuis l’été de mon stage de première année. Durant les deux années restantes j’ai démarché des experts comptables, des structures d’aide à la création d’entreprise, des créateurs-créatrices, les chambres de commerce et artisanat , la marie de Paris etc. pour faire une « étude de marché » approfondie. Diplomé en juin 2006 je me suis lancé directement dans mon projet. Dès le mois de septembre les clientes sont arrivées. J’ai attendu un an pour voir comment s’annonçait la saison suivante et devant l’afflux de commandes l’entreprise a été officiellement crée en janvier 2008. Depuis je suis toujours seul, sans employés, sans stagiaire et sans sous-traitance.


La spécificité de votre concept, votre différence? Je ne considère pas travailler dans la mode. Il n’y a pas de tendance, pas de saison. Je suis un artisan, un couturier et ce qui m’importe, qui est au centre de mon travail, c’est l’Humain. La rencontre avec une personne, comprendre qui elle est, ce qu’elle attend de moi, saisir l’image qu’elle veut donner pour le jour de son mariage. Mon rôle va être de comprendre ce qu’elle imagine et de tenter de repousser ses limites, de lui apporter ma vision de sa robe par rapport à ses critères et au final cela deviendra un projet commun, une robe à 4 mains. La phrase de mon site résume assez bien cela » : Laissez moi imaginer la robe à laquelle vous n’aviez pas pensé. C’est une des raisons pour lesquelles je ne souhaite pas m’agrandir, je veux pouvoir suivre chaque mariée personnellement. Il y a des liens très forts qui se tissent et pour moi c’est ce qui me nourrit et me motive.



Vos spécificités stylistiques, esthétiques? Mon esthétique personnelle tend vers l’épure, l’architecture, l’art contemporain, le travail de la matière. Mais il faut aussi coller à la réalité, faire un corset extraordinaire pour que tout le monde vous dise qu’il simplement sublime mais personne ne l’achètera ne permets pas de vivre. J’habille des femmes de la vraie vie, pas Beyonce ou Lady Gaga, il faut trouver l’équilibre entre originalité, modernité et réalité.



Comment vous êtes-vous fait connaitre? J’ai eu la chance d’avoir été un des tous premiers à faire de la publicité sur google avant que les gros groupes « Cymbelline, Pronovias , Pronuptia etc » et les autres créateurs ne s’y mettent également. J’ai eu une bonne visibilité dès le début, et même avec un tout premier site web un peu amateur les mariées m’ont suivi dans ce que je leur proposais. Les magazines de mariage se sont intéressés dès la première année également, puis les blogs, les forums, et le bouche à oreille. Aujourd’hui environ 25 % de mes mariées viennent sur recommandation d’une amie ou de leur cousine ou collègue de bureau.



Avez-vous des clientes venues de tous les continents ? J’ai effectivement des clientes du monde entier. Il y a deux profils, les clientes internationales et les françaises expatriées. Elles viennent de toute l’Europe (Angleterre, Italie, Espagne, Norvège …) et du monde entier Singapour, New York, Liban, Australie, Canada, Honk Kong, Congo, Tunisie, etc . Ma cliente de la semaine est une franco-libanaise qui vit au Sénégal. Comme je travaille seul je peux faire passer des gens en priorité et c’est pour cela que les clientes hors France sont nombreuses. Je peux bloquer mon agenda 3 jours ou 1 semaine exclusivement pour elles. Dans le cas de ma cliente nous nous sommes rencontrés en Novembre pour concevoir la robe et faire un premier prototype, et cette semaine je travaille pour elle et en 5 jours elle repart avec sa robe faite.



La différence entre le sur mesure, que vous proposez et votre nouveau concept d’ »ultra » couture ? Le sur mesure est le concept initial, je crée un modèle sur mesure, dessiné, conçu et réaliser exclusivement pour ma cliente. Avec le temps je me suis rendu compte que certaines de mes idées intriguaient et pouvaient potentiellement plaire à certaines mariées. Mais difficile de se projeter avec un croquis et un petit échantillon matière. Il fallait donc des modèles finis pour essayage. Et je me suis rendu compte que les idées que je pensais « trop originales » sont finalement devenues des pièces signatures (comme le corset Corolle, par exemple) et que certaines mariées étaient totalement charmées, elles ont du mal à se projeter sans essayer plusieurs type de robe. L’Ultra Couture (Je ne peux pas avoir le label Haute Couture, travaillant seul, j’ai donc déposé la marque Ultra Couture ) est ma vision plus personnelle des robes de mariées. Il ne s’agit pas d’une collection mais de pièces intemporelles qui seront enrichies avec le temps. Un laboratoire pour expérimenter certaines choses, une sorte de soupape créative pour voir jusqu’où les mariées me suivent.


Et les mariés? Tailleur est un métier différent. Je peux si la mariée me le demande, conseiller le futur mari. Je demande toujours en début de rendez vous si le mari a déjà une idée de sa tenue. Cela donne de bonnes indications sur le mariage et l’esprit de la robe car les deux époux doivent être en harmonie. Si le marié est en Habit et chapeau ou en bretelles moutarde et nœud pap liberty, je ne dessinerai pas la même robe.

Vos souvenirs de l’école, les liens que vous avez gardé ? Esmod Roubaix était à mon époque une très petite structure ( 90 élèves toutes années confondues qui tenaient dans une grande maison de ville ) il y avait un côté familiale très agréable et j’ai eu la chance d’avoir Philippe Zmirou comme professeur de modélisme, il était parfait, méthodique, patient et drôle ! Pour la troisième année Kanaé ! un personnage unique qui justement m’a permis de sortir de la méthode et m’a appris que c’était à chacun de nous d’apprendre ses propres règles . Je retourne avec plaisir chaque année à Esmod Paris pour les jurys et de temps en temps faire un petit bonjour à certains professeurs et membres de l’administration que j’appréciais.



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