Toujours savoir se renouveler. Tamara Barrier applique cet axiome avec constance depuis l’obtention de son diplôme ESMOD afin de créer une dynamique qui lui permet chaque saison de surprendre tout en restant fidèle à sa philosophie et à ses gouts.
Entrepreneuse ayant multiplié les succès commerciaux, Tamara Barrier revient à ses premiers amours en installant sa marque éponyme au coeur de sa maison conçue comme une factory.
La résilience est un pivot central autour duquel s’est solidement appuyé la carrière de Tamara Barrier. Cette capacité à s’adapter à l’air du temps et aux nécessaires évolutions du marché a permis à la créatrice entrepreneuse, dès la fin de ses études parisiennes à ESMOD, d’imposer une attitude-signature qui s’est épanouie au fil des années au travers de multiples créations précieuses. La première incarnation de son talent s’est exprimée avec la maison Victoria Casal, fondée en 1998 avec son époux Jean-Luc Barrier : l’offre s’ordonne autour de bijoux ciselés en or que couronnent des cabochons gourmands de pierres fines. Située Place Vendôme, leur boutique, conçue comme un écrin féminin, affirme grâce à ces larges miroirs placés sur des murs roses, permettant ainsi aux clientes de découvrir leurs silhouettes, que la joaillerie n’est pas décorrélée de la mode, ni de l’attitude.
Cette volonté d’entrecroiser les univers et de clamer la solidité des liens qui unissent tous les arts-appliqués se développe ensuite avec l’aventure Hello Kitty. Fan de ce personnage iconique aux couleurs vives, au style « kawaii » et qui n’a pas de bouche parce qu’il parle avec le coeur, la créatrice parisienne se rend au Japon dans l’espoir d’obtenir auprès de la compagnie Sanrio l’autorisation de matérialiser en bijoux cette petite chatte imaginée par la styliste Yuko Shimizu en 1974. Le président est enthousiaste : Tamara obtient la licence pour créer dans un premier temps des bijoux Hello Kitty avant de décliner dans le monde entier, grâce à des associés, d’autres expressions du personnage, toujours dans l’univers du luxe, sur des pulls en cachemire notamment.
Cette expression présidera la naissance de Victoria Couture qui prendra fin en 2013 en raison de visions divergentes avec les associés. « Le nouveau marché et les nouveaux acteurs ne correspondaient pas à ma vision. » La création de la marque de prêt à porte Muse of Love, présentée au salon Fame, lui permet d’investir son talent dans un univers totalement mode. Le label figure parmi les marques « créateurs de l’année » exposées aux Galeries Lafayette sous la bannière Paris Capitale de la Création. L’envie de revenir à ses premières amours – le bijou – sera néanmoins la plus forte. Pour proclamer le caractère personnel de ce nouveau chapitre, la créatrice choisit tout simplement de baptiser la marque de son nom : Tamara Barrier Jewelry.
Marque ? On aurait plutot envie de parler de Maison au sens le plus noble du terme. La créatrice en effet fait le choix tranché de recevoir ses clients non pas dans une boutique mais au sein de sa famille, dans une demeure élégante et acceuillante, spécialement acquise pour l’occasion. Le mobilier, le jardin, la décoration racontent, mieux qu’un savant story-telling, l’amour de Tamara pour une Riviera des années 70 où luxe et désinvolture se confondent. C’est à la fois novateur dans l’approche – la maison, où son fils cadet presente sa propre ligne de garde-temps aux saveurs vintage dans son atelier dédié, evoque une factory en ébullition - mais également profondément respectueux des traditions vénérables de la joaillerie. « Paradoxalement, l’entreprenariat, avec ses multiples aléas, permet d’explorer sa propre authenticité. Avec les bijoux Tamara, je ne casse pas les codes, mais j’explore l’essence d’une joaillerie qui me ressemble. L’innovation consiste souvent parfois à savoir revenir à l’essentiel. Tout est dans le cœur et l’émotion. »
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