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Yuko Koike (Esmod Japon) séduit le festival de Trieste‏


Située au pied des Alpes dinariques, à quelques kilomètres de la frontière italo-slovène, Trieste accueille chaque année depuis quatorze ans, un festival qui à l’instar de Hyères, vise à faire découvrir les nouveaux talents de la mode, mais aussi de l’accessoire et même du bijou et de l’oeuvre d’art !


Avec sa position géographique singulière et son histoire mouvementée qui en a fait le carrefour de plusieurs langues et de nombreuses cultures, cette ville italienne portuaire est naturellement ouverte sur le monde, ce qui en fait la destination idéale pour la réunion d’une soixantaine de journalistes venus des quatre coins du globe pour découvrir la fine fleur de la création contemporaine.


Le festival de Trieste, connu sous l’appellation ITS (pour International Talent Support) a été fondé par Barbara Franchin, enthousiaste dénicheuse de talent qui avoue être obsédée par « la créativité, l’exceptionnel, le non conventionnel, l’inattendu qui dévoile des horizons insoupçonnés » depuis sa sortie du lycée. Sous son impulsion, la manifestation réunit un jury d’exception chaque année. De plus elle veille à ce que le cadre soit chaleureux, détendu et informel: pas de courtisans autour des grands noms de la mode, pas de barrières entre les noms établis et les aspirants.


Le festival bénéficie de l’aide de prestigieux sponsors. Le plus important est Renzo Rosso, ponte italien fondateur de la marque Diesel, et propriétaire d’OTB Group possédant Maison Martin Margiela, Marni ou Viktor & Rolf. Les autres sponsors non moins prestigieux sont Swarovski qui finance le prix joaillerie et Swatch qui prend à sa charge le prix oeuvre d’art. Une quarantaine de designers en herbe provenant de 21 pays ont été sélectionnés parmi 950 candidatures issues de 79 pays.


Signe des temps, le concours a fait cette année la part belle aux talents venus d’Asie. Sept des 14 lauréats (dont un ex-aequo) sont originaires d’Asie, et trois sont Chinois. Ainsi, si le grand prix mode a été remporté par l’allemande Paula Knoor, le prix pour les accessoires, sponsorisé par YKK, a été décerné à la Chinoise Bianca Chong. Le premier prix dans la +catégorie bijoux, sponsorisé par Swarovski, a été attribué au Japonais Kota Okuda et à la Chinoise In Wai Kwok, tandis que la Sud-Coréenne Yun Sun Jang raflait le prix Swarovski. La chine était encore à l’honneur pour le prix Samsung Galaxy remis à Yang Wang.


Rien d’étonnant à cela d’après Carlo Giordanetti, directeur artistique de Swatch et juré du prix Oeuvre d’Art (Artwork) qui encense l’esthétique recherchée et méticuleuse des candidats japonais: « ils poussent le soin apporté au détail jusqu’au design des colis DHL par lesquels nous parviennent leurs collections ». Un avertissement pour les designers européens?



Une lauréate a tout particulièrement conquis le jury mode composé de Massimo Giorgetti, Nicola Formichetti ou encore Angelo Flaccavento qui se sont entendus pour lui remettre le prix du groupe OTB, présidé par Renzo Rosso. Il s’agit de la créatrice japonaise Yuko Koike qui en plus de recevoir 5000 euros de récompense va pouvoir rejoindre comme stagiaire le groupe OTB. L’ancienne étudiante d’Esmod Tokyo a proposé une collection capsule colorée et poétique, pleine de fraîcheur et d’allégresse.


Le travail de la jeune créatrice se caractérise par son aptitude à la synthèse entre divers courants artistiques: : “Je m’inspire aussi bien des années 1970 et du ‘flower power’ que de la culture japonaise contemporaine, explique t’elle. Le motif de la fleur de cerisier vient faire le lien entre ces différentes époques.” En effet, les délicates fleurs du cerisier japonais se détachent en mille couleurs sur des matériaux bruts : laine, plexi, vinyle, coton… et deviennent l’attribut d’un nuage fantasque et hypnotique, décliné en plastron, en pardessus, en robe ou encore en pull.


Omniprésente, la maille est pour sa part travaillée au crochet, en points serrés ou très larges. Le plexi, de son côté, est taillé dans un format rectangulaire, et fait office de pochette. Les broderies, collages et découpes virtuoses contribue à faire de ce vestiaire hypnotique un savant amalgame entre rêve bucolique et réalité futuriste. Le OTB Award récompense l’ingéniosité alliée à la portabilité, et permet au lauréat de travailler dans l’un des bureaux de style du groupe (Diesel, Maison Margiela, Marni…). On souhaite à Yuko Koike de trouver la marque qui lui permettra d’exalter ce formidable potentiel, exprimé à Trieste par une formidable maîtrise technique au service d’ un univers pétri de songe et de poésie.


Hervé Dewintre

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